Source : « Traditions et légendes de Belgique » Baron de Reinsberg. Bruxelles 1870.
Le commencement de l’année variait beaucoup en fonction des diverses localités de nos régions. Plusieurs comptes d’années se chevauchait même parfois, entre l’année civile, l’année « financielle » et l’année religieuse. De manière générale, les deux dates les plus répandues fixaient l’année nouvelle à Noël ou à Pâques.
A Anvers, le secrétariat de la ville commençait l’année civile au vendredi saint alors que l’année financielle débutait au jour de saint Martin. Les marchés étrangers qui peuplaient la ville suivaient, quant à eux, le style de leur pays natal : le 1° mars comme à Venise, soit à Noël comme à Rome, Milan ou en Allemagne.
Dans le brabant, l’usage était de commencer l’année à Pâques selon le « style de Cambrai », encore appelé « mos gallicus » ou « styl loop, ghewoonte van den hove ». Cet usage était également suivit dans le Hainaut et dans une partie des Flandres. Avant d’adopter cet usage aux 10° et 11° s, les Flandres avaient pour coutume de commencer l’année au jour de Noël.
A Bruges et dans sa zone d’influence, suivait le « style d’Utrecht » et commençait l’année le jour de l’incarnation (25 mai). En 1313, la date fut changée pour la situer à la Noël.
Le Tournaisis et certaines régions de Flandres commençaient l’année après la messe du vendredi saint. Cet usage portait, à Bruges, le nom de « style de Tournai » en opposition au style d’Utrecht. Li Muisis, dans sa chronique, commence toujours l’année au vendredi saint alors que Froissart suit la coutume romaine en la faisant commencer au 1° janvier.
Les notaires et receveurs du Luxembourg prenaient dans leur actes, comme jour de l’an, le 25 mars.
Le duc de Requesens, gouverneur des pays-Bas, ordonna le 16 juin 1575 de fixer cette date au 1° janvier et abolit tous ces différents usages. Seule l’Eglise continua à fixer le début de l’année ecclésiastique à Noël.