Sources : « De la religion du Nord de la France avant le christianisme » Louis De Backer. Lille 1854
Les anciens belges avaient pour habitude de pratiquer leurs cérémonies religieuses dans les bois sacrés, sur les montagnes, près des fontaines ou des rivières, souvent au milieu des bruyères. Les lieux consacrés aux sacrifices étaient entourés d’un rempart, d’une palissade ou d’une haie offrant une ouverture à l’ouest et un autel à l’est. Cet autel était de forme ronde, composé de plusieurs quartiers de roches sur lesquels était posée une pierre plate qui recevait les objets sacrés : marteaux, haches, couteaux de pierre polie et le vase destiné à recevoir les offrandes ou le sang sacrificiel. L’ensemble était entouré de quatre poteaux et couvert d’un toit de chaume. Autour de ces sanctuaires se dressaient les tombes des ancêtres, ainsi que des huttes faites de branches et garnies de bancs où se déroulaient les banquets communautaires suivant les sacrifices. Ces cimetières portaient le nom de Steenakker, Steenland ou encore Steenveld (champ de pierre ou de terre). Les tombeaux germaniques les plus courants sont des tertres artificiels recouverts de gazons. On en rencontre un grand nombre sur la Campine, la Flandre, le Limbourg et le Pays de Liège. Ceux de Flandre et de Campine ne dépassent pas deux à trois pieds de haut (60 à 90 cm) et on y retrouve de petites urnes de terre cuite faites à la main (pas au tour) renfermant des ossements humains calcinés. Les tumuli du Pays de Liège, du Limbourg, du Brabant, …, atteignent souvent une hauteur de 40 à 50 pieds (13 à 17 m) et leur base est entourée d’un cordon de pierres brutes. Ils sont composés d’une chambre sépulcrale, formée de pierres non taillées et réunies sans ciment, où est déposé le squelette et la tête tournée vers l’orient, ainsi que plusieurs vases de diverses dimensions. Les tumuli les plus remarquables se trouvent en groupe de trois près de la porte de St-Trond à Tirlemont et en groupe de cinq à Omal près de Waremme. Les bois sacrés servaient aussi aux assemblées nationales où la justice était rendue, et était considérés comme des asiles inviolables.